La foncière de Casino devrait lever 200 millions en Bourse

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Baptisée Mercialys, la foncière de Casino devrait arriver en Bourse au quatrième trimestre de cette année, après avoir reçu avant-hier le visa de l’Autorité des marchés financiers (AMF). La filiale du groupe de distribution, qui va opter pour le statut des sociétés d’investissement immobilier cotées (SIIC), regroupera 147 galeries marchandes, qui ont généré en 2004 des loyers facturés de 66,9 millions d’euros. Elle n’inclura pas les murs des supermarchés et des hypermarchés, « patrimoine immobilier stratégique » de sa maison mère, alors que le secteur réclame que les formats s’adaptent rapidement. La naissance de cette foncière est avant tout une bonne opération financière pour Casino. La dette nette du groupe stéphanois, estimée à 5,5 milliards à la fin 2004, est en effet devenue un enjeu majeur aux yeux des analystes. La mise sur le marché de Mercialys, dont le distributeur entend rester « actionnaire majoritaire » sans préciser à quel niveau du capital, devrait soulager la structure financière, alors que le patrimoine de la foncière est évalué hors droit à 957,5 millions. D’autant que le groupe bénéficiera du deuxième volet du statut SIIC, qui permet aux sociétés apportant des actifs de bénéficier d’une imposition réduite sur les plus-values.

Programme d’investissement
AXA, par l’intermédiaire de son véhicule d’investissement Vendôme Commerces, a d’ores et déjà pris 6,5 % du capital en apportant pour 61 millions d’euros d’actifs commerciaux. Le groupe d’assurances devrait encore faire grimper sa participation à la faveur d’une prochaine augmentation de capital. Mercialys va en effet lever 200 à 230 millions, dont 25 à 35 millions auprès d’AXA, au moment de son introduction en Bourse. Cette augmentation doit servir le programme d’investissement sur 5 ans de la foncière, évalué à 197 millions d’ici à 2007 et 511 millions d’ici à 2010.

Le groupe profitera notamment d’un accès prioritaire aux projets de développement menés par sa maison mère. « Nous pourrons ainsi nous renforcer sur le segment porteur de l’immobilier de centres commerciaux sans supporter le risque de promotion », souligne JacquesEhrmann, le PDG de Mercialys, qui vise également l’acquisition de portefeuilles détenus par des investisseurs indépendants. L’objectif pour la période 2007-2010 est d’assurer une croissance annuelle de 10 % à la fois pour les loyers (dont 21 % proviennent actuellement des enseignes Casino) et les cash-flows, qui s’élevaient à 58,7 millions en 2004. L’arrivée de la foncière vient enfin, selon le dirigeant, « renforcer le secteur de l’immobilier coté, qui en avait bien besoin ». Celui-ci a en effet connu en Bourse un mouvement de concentration, qui a culminé avec le rachat de Gecina par l’espagnol
Metrovacesa.

RENAUD HONORÉ