BlaBlaCar se lance dans le covoiturage domicile-travail

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Hégémonique sur le covoiturage longue distance, BlaBlacar se lance sur le marché des trajets domicile-travail. La jeune pousse a annoncé mardi le lancement d’une nouvelle application, baptisée BlaBlaLines, dédiée aux déplacements du quotidien.

Le potentiel est immense : 13,5 millions de Français se rendent chaque jour en voiture à leur travail, et seulement 3 % d’entre eux pratiquent le covoiturage. Mais les usages peinent à décoller, malgréles efforts d’une dizaine de start-ups positionnées sur ce créneau, comme Karos ou iDvroom (filiale de la SNCF). Les difficultés à atteindre la masse critique (avoir suffisamment d’inscrits pour que chaque demande trouve une réponse), les réticences des conducteurs à faire un détour pour prendre un passager, et la crainte de ne pas avoir de solution pour le retour font partie des principaux freins au covoiturage courte-distance.

Deux axes en test pour commencer

Frédéric Mazzella, président et fondateur de BlaBlaCar, espère les surmonter en proposant « une expérience fluide et sans contraintes « . BlaBlaLines va organiser pour cela des lignes de covoiturage, afin de favoriser le rapprochement entre l’offre et la demande sur les trajets reliant deux agglomérations. L’offre sera testée dès ce mardi sur les axes Reims-Châlons-en-Champagne et Toulouse-Montauban. Cette expérimentation devrait ensuite être élargie à la fin de l’année à une dizaine d’autres destinations, avant une extension sur toute la France annoncée par Frédéric Mazzella pour « courant 2018 « .

Le concept de ligne de covoiturage a été défriché par d’autres start-ups, avec pour le mettre en pratique une série de lieux de rendez-vous prédéfinis. Cette organisation simplifie la mise en relation et permet pour les passagers de ne pas dépendre d’un seul chauffeur, ce qui offre plus de choix d’horaires à l’aller comme au retour. BlaBlaLines va décliner ce principe en y ajoutant plus de souplesse dans la fixation du lieu de rendez-vous, qui sera déterminé au cas par cas.

Celui-ci sera « toujours sur la route du conducteur, à l’heure de son passage, et au plus proche de la localisation du passager, », précise la société. La mise en relation sera automatisée, et l’un comme l’autre pourront, chaque jour, accepter ou refuser d’un clic un trajet partagé.

Un partage des frais à perfectionner

Ce premier test doit permettre d’affiner un certain nombre de sujets. La gestion du partage des frais par exemple, base du covoiturage et principal intérêt pour le conducteur. BlaBlaLines prévoit une participation de 5 euros pour un trajet de 50 kilomètres. Elle sera payée de la main à la main, alors que la transaction, sur BlaBlaCar, se fait par le biais du site. La nécessité de prévoir du liquide et d’avoir le compte juste pourrait finir par agacer les usagers. La mise en place d’un système de paiement dématérialisé est prévue à la fin de l’année.

Ce n’est qu’à ce moment-là que BlaBlaCar pourra potentiellement prélever une commission pour commencer à amortir l’investissement de plusieurs millions d’euros consentis pour lancer BlaBlaLines (Frédéric Mazzella préfère rester discret sur le chiffre précis). A terme, des entreprises ou des collectivités locales pourraient également apporter leur écot, mais une fois seulement que le système aura démontré son efficacité.

Plus largement, ce nouveau produit, après le lancement il y a 15 jours d’une offre de location longue durée à destination des gros covoitureurs, confirme la volonté de la société de repartir à l’offensive, alors que les TGV low cost et les cars Macron ont grignoté ces derniers mois sa part de marché sur les grands axes.