BNP Paribas prépare un nouveau plan stratégique, plus orienté sur le digital

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•Le groupe a dégagé un résultat net en hausse de 14,5 % au troisième trimestre 2015, à 1,8 milliard d’euros.•Les revenus de la banque de détail en France reculent de 3 %.

Alors que BNP Paribas devrait réaliser en 2015 un des meilleurs résultats de son histoire, la banque prépare l’avenir. « Nous présenterons en 2017 notre nouveau plan à moyen terme, mais nous communiquerons sur certains éléments de notre stratégie dès 2016. Nous prévoyons d’aller plus loin dans le digital et les innovations produit, et d’accélérer dans certaines géographies « , indique aux « Echos  » Jean-Laurent Bonnafé, le directeur général de BNP Paribas.

Pour ce qui est du troisième trimestre, les tensions qui ont agité les marchés financiers cet été n’ont pas empêché BNP Paribas de dégager un bénéfice net de 1,8 milliard d’euros, pour un produit net bancaire de plus de 10 milliards. La banque, qui note l’existence « d’une reprise progressive de la croissance en Europe « , indique avoir bénéficié « des acquisitions réalisées en 2014 « .

Les encours de crédit sur les marchés domestiques du groupe ont ainsi progressé de 1,7 % sur un an. La banque de détail en France continue toutefois de souffrir de l’impact des taux bas. Sur le trimestre, les encours de crédit ont progressé très légèrement (+0,3 %), mais le produit net bancaire a reculé de 3 % et le résultat avant impôt de 14,5 %. Les revenus d’intérêt ont, de fait, baissé de 3,9 % et les commissions de 1,7 %.

Réduction des coûts

Dans ce contexte, BNP Paribas cherche à réduire ses coûts. L’an dernier, la banque aurait, de sources syndicales, fermé 52 agences. « Le nombre d’agences a baissé ces dernières années dans l’industrie financière en France. Il y aura collectivement des adaptations à faire, mais l’évolution sera progressive et suivra le comportement des clients, qui sont de plus en plus en contact avec les canaux distants, sur Internet ou par téléphone », analyse Jean-Laurent Bonnafé.

Pour les activités de banque de financement et d’investissement (CIB), les revenus ont progressé sur le trimestre de 4,2 %, dans un contexte pourtant peu favorable, marqué par davantage d’incertitudes sur les marchés. « Notre plate-forme CIB gagne des parts de marché « , souligne Jean-Laurent Bonnafé. Les revenus des activités de marché (« global markets ») ont progressé de 6,7 %, tandis que ceux du financement des grandes entreprises (« corporate banking ») ont, en revanche, reculé de 2,8 %. « Nos activités de financement du négoce énergie et matières premières, basées à Genève, représentent aujourd’hui 200 millions d’euros de revenus, contre 1 milliard en 2011. Cette réduction de périmètre a pesé sur les revenus de « corporate banking », qui progressent par ailleurs, et nous avons désormais atteint la taille cible sur ce métier », annonce le patron du groupe. CIB prépare actuellement son nouveau plan stratégique, qui sera annoncé au début de 2016 et, « compte tenu des évolutions réglementaires, nous allons à la fois accélérer notre développement et nous adapter. Il y aura aussi dans ce plan une dimension efficacité opérationnelle « .

Véronique Chocron