Feed, le nouveau fil d’actualités de Google

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La célèbre barre de recherche de Google sera-t-elle bientôt obsolète  ? En tout cas, le groupe cherche de plus en plus à pousser directement du contenu pertinent vers ses utilisateurs sans qu’ils aient posé de question.

Après la publication d’une mise à jour, en décembre dernier, de l’application Google permettant de suivre l’actualité par centres d’intérêt, l’entreprise a ainsi lancé le 19 juillet un « feed « , c’est-à-dire un fil d’actualités personnalisé, qui n’est pas sans rappeler ceux de Facebook et de Twitter. Disponible sur iOS et Android, l’application Google Feed promet de « mieux anticiper ce qui vous intéresse et compte pour vous  » grâce à ses algorithmes.

éviter l’ « effet bulle « 

Présenté en conférence de presse dans les locaux du groupe à San Francisco, le Feed de Google affiche une différence de taille avec ceux de ses concurrents. Algorithmique plutôt que social, il ne connecte pas à d’autres utilisateurs. Plutôt que les recommandations de ses « amis », ce sont les « interactions [de l’utilisateur] avec Google », c’est-à-dire les données collectées via YouTube, Chrome, Play ou Maps qui servent à faire le tri dans les nouvelles. Présentées sous forme d’« encadrés », elles prennent aussi en compte tendances, contenus viraux et géolocalisation, tandis qu’un bouton « suivre » permet de s’abonner à chaque sujet.

Promettant une « compréhension plus holistique » et, « lorsque c’est possible », du fact-checking, Google semble vouloir éviter l’« effet bulle  » des réseaux sociaux, très critiqué lors de la présidentielle américaine fin 2016. Une précaution qui n’exempte pas l’algorithme prédictif du Feed de tout biais potentiel. Le risque demeure, par exemple, de ne jamais être confronté à des contenus contraires à ses opinions.

Le pouvoir de l’apprentissage automatique

En cours de déploiement à l’échelle mondiale sur smartphone, ce fil d’actualités d’un nouveau genre débarquera bientôt sur la page d’accueil du moteur de recherche Chrome. Cette évolution confirme la volonté de l’entreprise de miser sur la curation par l’intelligence artificielle. « Google Search devrait fonctionner en arrière-plan même lorsque vous ne cherchez pas « , a affirmé Ben Gomes, vice-président en charge de l’ingénierie, d’après plusieurs médias américains, lors de l’annonce du 19 juillet.

Selon son PDG, Sundar Pichai, le groupe doit son dernier trimestre « phénoménal » à ce « pouvoir de l’apprentissage automatique « . Sur les trois derniers mois, les revenus hors publicité de Google ont bondi de 42 %, une croissance de plus du double de celle de ses revenus publicitaires.

Paloma Soria