Hollande en Afrique pour parler sécurité

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•Le président français se rend au Bénin, en Angola et au Cameroun.•Près de 50 patrons l’accompagnent.

Les pieds en Afrique, mais sans doute aussi un peu la tête en Grèce. François Hollande entame ce mercredi soir une tournée de deux jours dans trois pays africains, le Bénin, l’Angola et le Cameroun, quelques heures après le défaut de paiement d’Athènes.

L’Elysée s’applique toutefois à justifier ce déplacement, prévu depuis un mois, dans des pays où les dirigeants français se sont faits rares, alors que deux d’entre eux ont été sous administration française jusqu’à leur indépendance en 1960. La dernière visite d’un chef d’Etat français au Bénin remonte à 1983, en Angola à 2008 et au Cameroun à 1999.

Le président français veut surtout saluer la vigueur de la démocratie au Bénin, illustrée par des scrutins transparents depuis la chute du régime marxiste-léniniste en 1990 lors de la première alternance de ce type en Afrique. Il se rend dans ce pays de 10 millions d’habitants dix jours après la nomination à la tête du gouvernement de l’homme d’affaires franco-béninois Lionel Zinsou, ancienne plume de Laurent Fabius. Paris se défend toutefois de toute ingérence, soulignant que cette visite a été planifiée avant la nomination de Lionel Zinsou. « Le choix d’aller au Bénin, dans la période actuelle, est en soi un message politique. Le président Yayi vient d’annoncer qu’il respectait la Constitution en ne briguant pas un troisième mandat en mars 2016 « , souligne-t-on dans l’entourage de François Hollande. Ce dernier visitera aussi deux sites de coopération franco-béninois, un centre de recherche testant un nouveau vaccin contre le paludisme, ainsi qu’une « Bluezone « , micro-centre de stockage d’électricité solaire du groupe français Bolloré.

Questions sécuritaires

En Angola et au Cameroun, dont les « créances » démocratiques sont plus ténues (José Eduardo Dos Santos est au pouvoir à Luanda depuis 35 ans et Paul Biya à Yaoundé depuis 33 ans) les entretiens porteront surtout sur les questions sécuritaires. L’Angola est engagé aux côtés de la France dans l’opération militaire de stabilisation du Centrafrique, et le Cameroun participe à la coalition internationale menée par le Tchad, mais bénéficiant d’un soutien logistique et de renseignement de la France, contre Boko Haram au Nigeria.

Le voyage présidentiel a aussi un volet économique, illustré par la présence d’une cinquantaine de chefs d’entreprise et la signature d’un contrat de Total pour la fourniture de lampes solaires à l’Angola, du groupe Accor pour la construction d’hôtels et d’Eiffage, dans le BTP. Paris est le troisième investisseur étranger en Angola, surtout via Total : l’Angola est le deuxième producteur d’or noir en Afrique.

@yvesbourdillonSuivre