La cote de confiance de Macron regagne deux points malgré l’affaire Benalla

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Elle avait subi le mois dernier sa plus forte chute depuis le début du quinquennat (-6 points). Ce mois-ci, dans le baromètre Elabe pour « Les Echos  » et Radio classique, la cote de confiance d’Emmanuel Macron « pour affronter efficacement les problèmes qui se posent au pays » regagne 2 points, à 36 %, malgré l’affaire Benalla. Ce résultat n’en reste pas moins son deuxième plus mauvais score depuis son entrée à l’Elysée. Et la proportion de Français assurant ne pas lui faire « du tout confiance » continue d’augmenter (+2 points ce mois-ci, +9 en trois mois), signe d’un durcissement des oppositions.

Mais si l’affaire Benalla a choqué une grande partie des Français (80 % selon un sondage Elabe réalisé les 23 et 24 juillet), elle ne semble pas avoir abîmé la confiance accordée par les soutiens du chef de l’Etat pour diriger le pays. « Dans la deuxième semaine de l’affaire, souligne le président d’Elabe Bernard Sananès, la communication élyséenne a réussi à décorréler l’affaire Benalla du quinquennat Macron et de la poursuite des réformes. « 

Poursuite des réformes versus effet Benalla

Il est vrai qu’après plusieurs jours de flottements, l’exécutif a insisté, dans sa riposte, sur les réformes accomplies, un « gouvernement au travail « , et assuré, comme l’a fait le Premier ministre, Edouard Philippe, que le rythme ne ralentirait pas. « Les soutiens d’Emmanuel Macron, soit son électorat de premier tour et la moitié de celui de François Fillon, se disent : ‘Certes, l’affaire Benalla, ce n’est pas bien, mais ce qui compte avant tout, c’est qu’il continue de réformer’, explique Bernard Sananès. Après un début de communication erratique, l’Elysée a réussi à enclencher une stratégie de ‘containment’, sous réserve d’éléments nouveaux. »

Ainsi, auprès de ses électeurs de premier tour, si sa cote de confiance a perdu 10 points en trois mois, elle atteint encore 77 %. Auprès des cadres, elle demeure nettement supérieure à la moyenne des Français avec 50 %, même si elle subit ce mois-ci une forte chute (13 points), comme chez les urbains de l’agglomération parisienne (-12 points), directement liée à un « effet Benalla « , estime Bernard Sananès.

Les jeunes et la Coupe du monde

Et cette affaire n’a pas tout écrasé puisque le chef de l’Etat gagne 14 points chez les 18-24 ans à 46 % et 9 points chez les 25-34 ans à 40 %. « C’est l’effet Coupe du monde, les jeunes avaient vraiment envie de vivre ou revivre 1998 ! », avance le président d’Elabe. Aussi, il regagne 10 points auprès des classes moyennes, à 44 %, retrouvant le niveau d’il y a deux mois. Et alors qu’il avait fortement chuté le mois dernier auprès des habitants des zones rurales, en raison du 80 km/h notamment, il regagne 16 points, à 39 %. Signe que la mesure commencerait à s’installer dans les esprits.

Collomb et Castaner touchés

Edouard Philippe, qui le mois dernier avait pris de plein fouet l’impact du 80 km/h, avec une chute de 6 points, regagne du terrain, en hausse de 4 points, à 35 %. Chez les électeurs d’Emmanuel Macron, il bénéficie d’une cote de confiance à 75 %. « Il ne s’est pas mal sorti de la séquence, avec son style », relève Bernard Sananès. Le Premier ministre s’est montré offensif à l’Assemblée pour défendre le chef de l’Etat et plus encore ses réformes.

En revanche, dans le baromètre des personnalités, l’image du ministre de l’Intérieur, Gérard Collomb, et celle du délégué général d’En marche, Christophe Castaner, se sont dégradées auprès des Français. Dans l’opposition, l’affaire ne semble pas avoir fait bouger les lignes. Seul Jean-Luc Mélenchon, qui avait perdu 3 points le mois dernier, en regagne 4, à 27 % d’image positive.