La nutrition santé, nouvel eldorado du marché alimentaire

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Avec un taux de croissance mondial situé entre 5 et 15 % l’an, selon les segments, nulle surprise à ce que le secteur de la nutrition santé suscite des vocations. Le secteur est porté par des tendances lourdes : le vieillissement de la population, le développement de maladies chroniques (diabète, hypertension, cancer…) et une prise de conscience croissante du lien entre alimentation et santé, comme l’a encore souligné le rapport de l’OMS classant cancérogène la viande transformée. Avec une population mondiale dont la longévité moyenne est passée à 70 ans, « les potentiels sont immenses pour des produits permettant de mieux vieillir, de prévenir certaines pathologies « , analysent Les Echos Etudes (« Le marché de la nutrition santé »).

Et le marché est immense : le monde comptait 809 millions d’humains de plus de 60 ans en 2012, ils seront 2 milliards en 2050. Si aujourd’hui les Etats-Unis et l’Europe de l’Ouest sont les premiers marchés mondiaux, la croissance s’y ralentit. A l’inverse, la progression est très forte dans les pays émergents, « représentant un potentiel très intéressant pour les acteurs mondiaux de l’industrie agri-alimentaire « . Selon les sources, le marché mondial est chiffré entre 175 et 250 milliards de dollars, avec des prévisions de croissance à deux chiffres.

Le marché des seniors est le plus important, mais ceux des sportifs, des enfants (notamment contre l’obésité) ou encore des allergiques sont aussi prometteurs. Un segment particulièrement porteur est celui de la nutrition clinique, à forte valeur ajoutée.

Historiquement réservé aux patients hospitalisés, il s’élargit désormais au champ de la prévention contre la dénutrition et les maladies chroniques. Les Echos Etudes notent aussi l’émergence rapide d’un marché de la nutrition connectée, permettant à chacun de maîtriser sa consommation et son régime alimentaire. Un utilisateur de smartphone sur deux devrait avoir installé au moins une application santé ou bien-être en 2017.

Le consommateur, confronté aux différents scandales sanitaires de ces dernières anne?es, est devenu méfiant vis-a?-vis du discours des marques. L’argument santé, pour e?tre valable, doit e?tre e?taye? par des preuves scientifiques et relayé par des experts ou professionnels de la santé. Une exigence rendue obligatoire par la Commission européenne, qui retoque la grande majorité des dossiers d’allégation santé qui lui sont présentés. « Cela signifie des investissements plus importants en R& D, mais e?galement des produits dont les be?ne?fices sont re?els « , exposent Les Echos Etudes, qui relèvent que les groupes sont mieux armés pour surmonter les lourdeurs des procédures d’homologation que les PME.

Les professionnels français du secteur connaissent eux aussi une activité florissante.

Selon une enquête du Synadiet (syndicat national des compléments alimentaires), publiée au printemps 2015, le chiffre d’affaires atteint 1,48 milliard d’euros dans l’Hexagone, majoritairement réalisé en pharmacie (51 %), et en croissance de 6,4 % en 2014.

Mais les circuits de vente les plus dynamiques sont les réseaux spécialisés (bio, diététique et franchise) en progression de 9,2 %. Le Synadiet note plusieurs évolutions marquantes l’an dernier, avec le développement important du segment sommeil-stress (+31 %), la reprise des produits minceur « après plusieurs années de stagnation « , et le développement des segments digestion et circulation.

O. D.