La plate-forme Kantox atteint les deux milliards de dollars de transactions

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C’est un signe de plus de la montée en puissance des FinTech, ces start-up financières mâtinées de technologie qui rêvent de faire de l’ombre aux banques. La plate-forme Kantox – qui propose aux entreprises d’échanger des devises à prix cassés – s’apprête à célébrer un cap important ce vendredi à Barcelone, base de ses services techniques : elle vient d’atteindre les deux milliards de dollars de transactions pour le compte de 1.600 PME basées au Royaume-Uni, en Espagne, et dans une moindre mesure en France.

Alors que Kantox a été fondée en 2011, « il aura fallu trois ans et demi pour atteindre le premier milliard, et huit mois seulement pour réaliser le second. En rythme de croisière, on peut parfaitement imaginer au moins un milliard de dollars par mois », anticipe Philippe Gelis, le dirigeant français de la start-up dont le siège est à Londres.

Ces volumes ne représentent qu’une goutte d’eau à l’échelle du marché mondial du Forex et ne reflètent en rien le chiffre d’affaires de Kantox, mais son modèle pourrait tout de même mettre les banques sous pression. « A la différence des grandes entreprises qui parviennent au cas par cas à négocier leurs conditions tarifaires, les PME se voient appliquer des conditions opaques, agrégeant en un tarif unique le taux de change et la commission perçue par la banque. Cette dernière est par ailleurs élevée elle peut atteindre 2 à 3 % du montant changé », explique le dirigeant. En groupant les besoins de devises de plusieurs PME, la start-up se fait fort d’obtenir sur les marchés de meilleurs taux de change que ne le pourrait un acheteur isolé, et elle applique des commissions environ dix fois moins élevées que la banque (de 0,09 % à 0,29 % du montant changé). Elle peut se le permettre avec ses 65 employés et sa structure de coûts naturellement bien plus faible que celle d’un grand groupe bancaire.

Plus récemment, Kantox a commencé à sophistiquer ce modèle de base en y adjoignant des services gratuits susceptibles de fidéliser les clients. L’idée est bien de dépasser l’argument du coût qui ne le met pas à l’abri d’une guerre des prix avec d’autres concurrents futurs. Par exemple, elle prévoit de se connecter aux systèmes d’information des entreprises afin d’automatiser certaines opérations de change régulières. Autre idée : développer des conseils aux entreprises sur leur stratégie de change.

Edouard Lederer (avec N.Re)