Le vapotage interdit dans les bureaux

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La « vape  » est-elle le patch antitabac des temps modernes, ou une porte d’entrée vers la cigarette pour les jeunes ? Dans le doute, la prudence s’impose, estime la ministre de la Santé, Marisol Touraine : « Mieux vaut la cigarette électronique que la cigarette classique, mais mieux vaut rien du tout que la cigarette électronique « , a-t-elle déclaré la semaine dernière. Pour l’instant, la fiscalité du vapotage n’a pas été alignée sur celle, punitive, du tabac (près de 82 % de taxes). Mais le gouvernement compte tout de même encadrer ce nouveau secteur, via la loi santé qui doit être votée définitivement ce mardi à l’Assemblée.

Dès que la loi sera promulguée, il sera interdit de vapoter au bureau, dans les écoles et les autres établissements accueillant des mineurs, et dans les transports en commun fermés. Seuls les employés travaillant dans des bureaux individuels pourront continuer à utiliser une cigarette électronique au bureau, interprète Marc Michelsen, porte-parole de Fontem Ventures, la filiale « e-cig  » d’Imperial Tobacco.

Les entreprises ont échappé de peu à l’obligation de créer « des emplacements réservés à l’usage des dispositifs électroniques de vapotage », autrement dit des fumoirs électroniques. Les députés ont supprimé cette disposition du texte en nouvelle lecture. L’idée initiale visait à ne pas exclure complètement l’e-cigarette des locaux professionnels et, donc, à marquer la différence avec le tabac classique, mais sa mise en application se serait traduite par des surcoûts importants pour les PME. « C’est dommage, car cela va forcer les vapoteurs à sortir des bâtiments avec les fumeurs, alors qu’il existe un consensus sur le fait que la « vape » est moins nuisible que le tabac », commente Marc Michelsen.

Par ailleurs, il va devenir plus difficile de faire la promotion des cigarettes électroniques et de leurs recharges. La réglementation va quasiment être alignée sur celle du tabac. La publicité « directe et indirecte «  pour les e-cigarettes et les recharges sera interdite. Les fabricants pourront continuer à faire de la réclame à l’intérieur des points de vente, alors que les affichettes pour le tabac classique n’y auront plus droit de cité. Inutile d’espérer se rattraper sur la distribution gratuite ou sur les opérations de mécénat ou de parrainage. Comme l’exige la directive européenne sur les produits du tabac qui entre en vigueur en mai, ces publicités déguisées seront interdites.

@SolwiiSuivre