Nicolas de Tavernost, le président du directoire de M6, n’a pas traîné. Alors que le groupe audiovisuel disposait depuis hier d’une fenêtre d’un mois pour vendre sa participation de 5,1 % dans Canal+ France à Vivendi, il l’a exercé dès le premier jour. Finalisée le 22 février, l’opération permettra à M6 de faire rentrer 384,2 millions d’euros dans ses caisses. Après TF1, qui a finalisé la cession de ses 9,9 % dans Canal+ France fin 2009, M6 est le deuxième actionnaire à sortir de Canal+ France, entité qui regroupe les activités de Canal+ dans l’Hexagone, à commencer par 49 % du capital de la chaîne cryptée. Canal+ France avait été créée après la fusion entre les bouquets de télévision par satellite CanalSatellite (détenu par Canal+ et Lagardère), et TPS (TF1 et M6), opérée en janvier 2007. De ce fait, une fois M6 sorti du capital, Vivendi va se retrouver avec 80 % de Canal+ France, les 20 % restants étant détenus par le groupe Lagardère. Ce dernier ne fait pas mystère de sa volonté de sortir également du capital. A défaut de trouver un autre acquéreur que Vivendi, il pourrait opter pour une introduction en Bourse de ses 20 %.
Reste à savoir ce que fera M6 de cet argent, alors que le groupe n’est pas endetté et disposait, selon l’agence Dow Jones, d’une trésorerie de 42 millions d’euros à fin 2009. La perspective du versement d’un dividende extraordinaire aux actionnaires semble l’option la plus probable, M6 n’ayant pas, dans ses projets, d’acquisition significative en vue. Le groupe présidé par Nicolas de Tavernost a également abandonné l’idée de racheter ses propres actions.
Le conseil de surveillance de M6, dont la prochaine réunion est prévue le 11 février pour arrêter les comptes 2009, sera amené à trancher sur cette question. Si M6 décide de verser l’intégralité des 384 millions d’euros à ses actionnaires, au premier rang desquels RTL Group, filiale de Bertelsmann, cela représentera un montant de quasiment 3 euros par action. De quoi soutenir son cours de Bourse.
G. P.
