Merkel n’exclut pas un changement des traités

0

La chancelière allemande se dit « constructive » vis-à-vis de Cameron.

Décidée à garder le Royaume-Uni au sein de l’Union européenne (UE), Angela Merkel n’exclut pas une modification des traités. « Quand on est convaincu d’une idée, on ne peut pas dire « une modification de traités est absolument impossible » », a déclaré vendredi la chancelière lors d’une conférence de presse à Berlin avec le Premier ministre britannique, David Cameron, qui veut réformer les institutions européennes.

Angela Merkel se veut « constructive «  vis-à-vis de Londres. Mais « elle ne s’engage pas à grand-chose », estime Claire Demesmay, du think tank DGAP. Elle sait que la France et la Pologne seront réticentes à de profonds changements qui devraient être acceptés à l’unanimité par les Etats membres de l’UE. « Nous connaissons tous les difficultés de modifier les traités en Europe « , a-t-elle d’ailleurs reconnu. Dans la matinée, le Premier ministre polonais, Ewa Kopacz, avait réservé un accueil tiède à son collègue britannique.

« Vitesses différentes »

La chef du gouvernement allemand refuse de toucher à la libre circulation des personnes, ce que David Cameron souhaite, mais elle est prête à discuter des moyens de limiter les aides sociales aux étrangers européens, jugeant que c’est dans l’intérêt de l’Allemagne. Berlin veut profiter de cette négociation pour évoquer le renforcement de la gouvernance de la zone euro. Quitte à envisager une Europe « avec des vitesses différentes « , selon le ministre de l’Economie, Sigmar Gabriel, vendredi dans « Bild ». Ou comme l’a évoqué dans le « JDD  » Emmanuel Macron, qui pourrait rendre publiques cette semaine des propositions communes.

Encore traumatisé par le référendum sur l’UE de 2005, qui avait divisé le PS, et inquiet d’un débat qui pourrait profiter au FN, le gouvernement français reste hostile à tout changement des traités. « L’important, c’est le projet, avance Macron. Le changement de traité est une modalité qui en découle et qu’il faut préparer en temps voulu. »

Correspondant à Berlin Thibaut Madelin