Renzi et Valls font front commun pour relancer les investissements en Europe

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A la veille des élections régionales italiennes, le président du Conseil a promis de livrer bataille contre l’austérité à Bruxelles.

Le duo est désormais bien rodé. Près d’un an après avoir promis de « débloquer l’Europe «  à Bologne, Matteo Renzi et Manuel Valls ont affiché, samedi, leurs convergences à Trente, lieu du fameux concile qui a lancé la Contre-Réforme. Reléguées au second plan, les divergences tactiques sur les « quotas migratoires » : les deux dirigeants ont revendiqué leur réformisme social-démocrate en rejetant le « conservatisme » de la gauche traditionnelle. Les deux hommes ont promis de « changer la politique européenne «  en affichant leurs convergences sur la relance des investissements.

« L’Italie fera du bruit »

« L’idée que la politique européenne soit encore basée sur l’austérité et la rigueur est inacceptable. A partir de septembre, une fois finalisé ce premier cycle de réformes, je peux vous assurer que l’Italie fera du bruit à Bruxelles avec une détermination et une force que vous n’imaginez même pas « , a lancé Matteo Renzi. « Si l’on taille les investissements, on arrête la croissance et le rapport de la dette sur le PIB se cabre; nul besoin d’être keynésien pour le comprendre », a-t-il renchéri « La priorité des priorités, c’est l’investissement, la croissance et l’emploi des jeunes. Sinon les populismes gagnent du terrain en Europe « , a renchéri Manuel Valls.

« Nous ne sommes plus l’homme malade de l’Europe », a encore assuré Matteo Renzi au moment où l’Istat (l’Insee italien) a confirmé, vendredi, la légère reprise de l’économie au premier trimestre (+0,3 % par rapport au trimestre précédent,0,1 % en rythme annuel), après quatre ans de récession. Les prix à la consommation ont repris le chemin de la hausse (+0,2 % en mai), ce qui éloigne le spectre de la déflation.

« Si on continue à penser que seuls les ajustements budgétaires nous permettront de sortir de la crise, on finira par tuer l’Europe. […] Nous ne pouvons casser le retour de la croissance », a martelé Manuel Valls. Une manière d’apporter son soutien à l’agenda social-réformiste de Matteo Renzi, au moment où la troisième économie de la zone euro émerge lentement de la récession.

Correspondant à Rome Pierre de Gasquet