Wendel veut investir jusqu’à 4 milliards d’ici à 2020

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La dynastie industrielle des maîtres des forges Wendel, propriétaire des anciennes aciéries de Lorraine, tourne une page de son histoire. A l’occasion de sa journée investisseurs à Londres, sa société d’investissement annonce qu’elle va investir aux côtés d’un club fermé de grands investisseurs internationaux de long terme, constitué de pairs liés à de grandes familles, des fondations ou des fonds de pension. Cette alliance, dont les modalités d’intervention seront arrêtées dans les prochains mois, va doubler ses capacités d’investissement d’ici à 2020, jusqu’à 3 ou 4 milliards d’euros, dont 500 millions à 1 milliard apportés par ces partenaires.

Le holding s’est déjà assuré d’un solide réseau à l’international. Il a fait entrer la fondation RAG, créée pour réhabiliter les mines de charbon de la Ruhr dans la société d’emballage Constantia Flexibles, le holding des Peugeot, la famille Santo Domingo (SABMiller) ainsi que les fonds souverains de Singapour et de Corée au capital des tours télécoms IHS, mais aussi Warburg Pincus dans Allied Universal. Ce n’est pas un hasard si Londres, qui pilotera ce club, est devenu le principal hub international d’investissement devant Paris.

Frédéric Lemoine, son président du directoire, a complètement mis le cap de Wendel vers l’étranger. Aux Etats-Unis, le holding a fait en quinze mois du numéro trois du marché de la sécurité Allied Barton le leader, avec 150.000 gardes de sécurité et un chiffre d’affaires de plus de 4,5 milliards de dollars, en le mariant à Universal. « Allied Universal nous a conduits dans la cour des grands du non-coté aux Etats-Unis, renforçant la qualité du flux d’affaires qui nous est apporté « , commente Frédéric Lemoine. Présent dans 16 pays en Afrique, Wendel s’est emparé de leaders dans le secteur télécoms (IHS avec 25.000 tours), les services aux entreprises (Tsebo), les services financiers (Saham) ou encore les centres commerciaux (SGI Africa). Après le Japon, la société cotée va désormais davantage investir l’Asie du Sud-Est depuis son bureau de Singapour, qui couvre la Malaisie, le Vietnam, et l’Indonésie, où elle a nommé un nouveau « senior advisor ».

Au final, seulement 13 % des revenus du portefeuille de Wendel sont ainsi générés en France. « Wendel est moins une société basée en France qu’un groupe international « , résume-t-il. A tel point que le groupe ne se donne plus d’objectif d’allocation géographique au titre de son nouveau plan stratégique.

Cette alliance avec ces grands investisseurs doit aussi permettre à Wendel de diversifier ses revenus et de répondre à un autre objectif : être en flux de trésorerie positive d’ici à quatre ans. Quant à son endettement – une situation aujourd’hui complètement assainie -, le holding ne veut plus qu’il dépasse le seuil des 3 milliards d’euros.

Son objectif de rendement reste inchangé. Après les 12 % à 13 % de rendement à ses actionnaires servis ces dernières années, Wendel promet toujours une croissance à deux chiffres. Grâce à l’international mais aussi à un renforcement dans le non-coté, qui a vocation à passer de 42 % à 50 %, voire à 60 %.