la FNAC lance un service de streaming low cost

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Avec FNAC Jukebox, le groupe concurrencera Deezer et Spotify. Il veut se démarquer avec une offre à 2 euros par mois.

La nouvelle avait déjà fuité, mais c’est ce lundi que la FNAC lance effectivement son nouveau service de streaming musical, FNAC Jukebox. Sur ce marché – occupé essentiellement en France par Deezer, Spotify et Napster –, le groupe compte sur sa marque et sur son réseau de distribution pour populariser le phénomène du streaming (écoute sans téléchargement) auprès du grand public.

« Une grande majorité de Français ne connaissent pas les offres de streaming, explique Frédérique Giavarini, directrice de la stratégie de la FNAC. Nous avons toujours œuvré pour la démocratisation de l’accès à la culture, nous sommes le premier disquaire en France, nous sommes donc complètement légitimes pour nous positionner sur ce marché. »

Aujourd’hui, à peine 1 million de Français disposeraient d’offres payantes, la plupart étant subventionnés par leur opérateur mobile. Mais ces offres séduisent de plus en plus de monde, au détriment du téléchargement, et l’industrie mise sur un basculement du marché. La FNAC elle-même a changé de stratégie et stoppé son service de téléchargement il y a un an et demi. Elle utilise désormais la plate-forme d’Apple, iTunes.

Une sélection de 200 titres

Le groupe compte se différencier des offres existantes en lançant un service low cost à 2 euros par mois. Il ne permettra pas d’accéder à l’ensemble du catalogue, mais à 200 titres, que l’utilisateur pourra choisir tous les mois et écouter ensuite en illimité sur son PC. Pour les écouter aussi sur mobile, il devra ajouter 5 euros par mois. Les autres offres sont calquées sur celles de ses concurrents : l’une à 4,99 euros par mois pour l’accès à l’ensemble du catalogue sur PC, une autre à 9,99 euros pour un accès sur ordinateur et mobile, y compris hors connexion.

Les clients de la FNAC pourront aussi retrouver sur Jukebox les CD achetés en magasin, grâce au service Digicopy lancé en septembre, qui permet de bénéficier de la version numérique de tout CD ou vinyl acheté. A la différence de ses concurrents, il n’y aura n éanmoins pas d’offre gratuite financée par la publicité.

D’abord concentré sur le marché français

La FNAC a obtenu l’accord de toutes les majors et des principaux labels indépendants, mais reste discrète sur l’étendue du catalogue proposé, qui s’élèverait à « plusieurs millions de titres » (Deezer et Spotify en revendiquent autour de 30 millions). Elle reversera une partie de ses revenus aux ayants droit (les normes du marché s’établissent autour de 70 % des revenus net).

Reste la question de la viabilité économique des plates-formes de streaming. Du fait de ses investissements à l’international, Deezer a replongé dans le rouge l’an dernier, quand Spotify n’est toujours pas rentable. La FNAC restera, elle, d’abord concentrée sur le marché français, mais n’exclut pas, par la suite, de négocier les droits à l’international. Elle pourrait aussi nouer des partenariats avec des opérateurs télécoms, ou encore des banques ou des assurances, pour distribuer son offre.