Deutsche Börse réaffirme l’attractivité de son offre sur Euronext

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A l’occasion d’un discours à Francfort, Reto Francioni, le président du directoire de la Bourse de Francfort, s’est rappelé au bon souvenir de la place financière parisienne et des actionnaires d’Euronext.

Les Echos n° 19742 du 01 Septembre 2006 • page 28

Au lendemain de l’intervention du gérant de TCI, Chris Hohn, qui a occulté les résultats d’Euronext, c’était hier au tour de Reto Francioni de se rappeler au bon souvenir des actionnaires et acteurs de la place financière. Le président du directoire de Deutsche Börse a répété son intérêt pour une fusion avec Euronext en soulignant qu’une telle alternative apparaît « l’option la plus attractive pour toutes les parties prenantes. L’attractivité relative de l’offre de Deutsche Börse continue de surpasser celle du Nyse », pourtant défendue par les dirigeants d’Euronext, a-t-il déclaré à l’occasion d’un discours devant les dirigeants à Francfort.

« L’intégration et l’harmonisation des plates-formes de négociation de Deutsche Börse et d’Euronext conduiraient à des gains considérables en matière d’efficience et à des tarifs inférieurs pour les clients », a ainsi appuyé le patron de l’entreprise de marché allemande. Ce dernier n’a pas désarmé durant l’été. Et il y a fort à parier que, d’ici à ce que le rapport Lachmann soit rendu public _ le patron de Schneider Electric a été mandaté par Paris Europlace début juin pour évaluer les deux projets en lice _, son équipe vantera les avantages concurrentiels du projet continental.

Des arguments
L’aspect intégration des plates-formes et liquidités pourrait en être un argument alors qu’il n’est pas possible d’imaginer aujourd’hui un carnet d’ordres unique sur Nyse Euronext. L’aspect valorisation en est un autre. Un instantané, à trois mois de l’assemblée extraordinaire d’Euronext, jouerait en faveur de l’offre allemande.

Pour les analystes de Lehman Brothers, « il serait logique que les deux parties attendent jusqu’aux environs de l’assemblée générale extraordinaire d’Euronext avant de prendre toute décision sur les termes de leur offre ». Toutefois, compte tenu des coûts et synergies de revenus que le bureau de recherche estime réalistes, Deutsche Börse pourrait justifier de relever son offre jusqu’à l’équivalent de 85 euros par action (contre 72,90 euros actuellement). Le Nyse ne pourrait se permettre quant à lui de dépasser les 69 euros.

Pour l’heure, l’exercice de la comparaison apparaît « inapproprié » à Jean-François Théodore, le patron d’Euronext. Il a simplement souligné, mercredi, que la recommandation du conseil, qui sera décidée au moment de la convocation de l’assemblée, sera faite sans perdre de vue le meilleur intérêt des actionnaires. Si l’offre du Nyse devait être inférieure à celle de Deutsche Börse au moment de la convocation de l’assemblée, « la direction d’Euronext aura des difficultés à justifier le refus de la possibilité à ses actionnaires de voter sur les deux offres », estime Lehman Brothers, faisant ainsi référence à l’exigence de TCI d’un vote en assemblée sur une fusion avec Deutsche Börse.

Rassurer les émetteurs
Jean-François Théodore s’est en revanche voulu rassurant au chapitre de la régulation. « Garantie permanente » de l’environnement actuel de régulation, une fondation de droit néerlandais verra le jour. Dirigée par un comité de sages indépendants, celle-ci aura la possibilité d’exercer une palette d’options de droit de vote au niveau de l’entité Nyse-Euronext fusionnée en cas de tentation d’extraterritorialité en matière de législation. Cette structure protectrice ne serait probablement jamais utilisée. Il s’agit ici de rassurer les émetteurs inquiets, en particulier d’une éventuelle application en Europe de la loi Sarbanes-Oxley.

C. FR.

Retrouvez notre dossier Euronext sur www.lesechos.fr/dossiers _ Deutsche Börse pourrait justifier de relever son offre sur Euronext jusqu’à 85 euros par action, contre 72,90 euros actuellement.