Dyson : l’aspirateur à croissance anglais

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Dyson n’en finit plus de croître. Le spécialiste de l’électroménager de pointe enregistre un chiffre d’affaires record de 3,5 milliards de livres (3,9 milliards d’euros) en 2017, en hausse de 40 % par rapport à l’exercice précédent. Le bénéfice avant intérêts, dépréciation et amortissement (Ebitda) progresse, lui, un peu moins vite (+27 %) à 801 millions de livres (905,6 millions d’euros).

Aspirateurs sans sac et maintenant sans fil, sèche-mains, sèche-cheveux et purificateurs d’air… Dyson, qui a fêté en 2017 la fabrication de sa 100 millionième machine, affiche un volume de production record à raison de 80.000 unités par jour.

L’essor du marché asiatique

Cette belle performance est principalement soutenue par le marché asiatique qui croît de +73 %. Tandis que l’Europe et les Amériques enregistrent une croissance respective de +21 et + 19 %.

 La Chine rattrape vite son retard. 

« Historiquement, le Japon est l’un de nos plus vieux marchés hors du Royaume-Uni, mais aussi l’un des plus importants « , analyse pour « Les Echos » James Dyson, le fondateur et président du groupe. « Mais la Chine rattrape vite son retard. La Corée du Sud, ainsi que la Thaïlande et l’Inde sont également de bons marchés pour nous. Il s’agit d’une population qui aime les produits technologiques «  précise-t-il.

2 milliards pour développer des batteries

Justement, c’est la spécialité de son groupe, dont il définit la philosophie ainsi : « Des produits repensés, entièrement redessinés, offrant une meilleure performance et des nouvelles technologies. » C’est la raison pour laquelle Dyson entend continuer en 2018 d’investir fortement dans la R&D.; A raison de 8 millions de livres par semaine, contre 7 millions en 2017.

 Nous sommes déjà de gros utilisateurs de batteries. 

A cela s’ajoute un investissement de 2 milliards de dollars dans le développement de ses batteries. « Nous sommes déjà de gros utilisateurs de batteries, notamment pour nos produits sans fils. Mais elles devront aussi servir à notre future voiture électrique », précise James Dyson qui reste toujours aussi secret sur ce projet attendu pour 2020-2021.

Vers un manque d’ingénieurs

La seule chose qu’il peut dire, affirme-t-il, c’est que l’entreprise n’a reçu à ce sujet aucun investissement extérieur ou du gouvernement britannique.« Alors forcément, nous préférons avoir une approche prudente, mais nous avons tout de même de grandes ambitions dans la voiture électrique. «  De là à rivaliser avec les constructeurs historiques (BMW, Volkswagen, Peugeot…) ou Tesla ? « C’est le public qui choisira « , répond James Dyson.

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Pour satisfaire la demande, encore faut-il avoir des ingénieurs. L’entreprise cherche à en recruter 300, qui viendront s’ajouter au 400 déjà installés dans son nouveau centre britannique dédié à la voiture électrique, dans le comté du Wiltshire (sud-ouest de l’Angleterre).

Dyson en profite aussi pour annoncer un investissement de 31 millions de livres dans sa propre université, le Dyson Institute of Engineering and Technology. En 2018, elle accueillera 50 étudiants, contre 31 pour cette année scolaire. « De nombreux produits seront équipés de nouvelles technologies, explique James Dyson. Nous manquons d’ingénieurs pour les imaginer et les dessiner. » Une pénurie qui concerne aussi bien le software que le hardware.

@EnriqueMoreiraSuivre