Après avoir menacé Pyonyang d’un conflit, Trump veut rencontrer Kim Jong-un

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En Asie, l’incohérence de Donald Trump n’amuse plus les grands alliés des Etats-Unis. Après avoir fait monter, pendant plusieurs semaines, la tension dans la péninsule coréenne en évoquant les risques « d’un conflit majeur » avec Pyongyang et en affirmant que Washington ne laisserait pas la Corée du Nord accéder à l’arme nucléaire, le président américain vient d’enchaîner les commentaires enthousiastes à l’égard de Kim Jong-un et se met à envisager un face-à-face avec le jeune dictateur.

Dans une interview à l’agence Bloomberg, Donald Trump vient ainsi d’affirmer qu’il « serait absolument honoré de le rencontrer ». « La plupart des politiques ne diraient jamais cela, mais je vous dis que si les conditions étaient réunies, je le rencontrerais (…). Je serais honoré de le faire », a encore affirmé le président des Etats-Unis, semant ainsi la confusion dans sa propre administration qui tentait de mettre en scène un durcissement du discours américain contre les « provocations » nord-coréennes et excluait l’idée d’un dialogue sans d’énormes concessions préalables du régime.

Empathie à l’égard de Kim Jong-un

Quelques heures après cette sortie, son porte-parole, Sean Spicer, s’est d’ailleurs employé à minimiser la portée de ces nouvelles déclarations, insistant sur le fait qu’une telle rencontre n’était « clairement » pas envisageable à ce stade. « Il faudrait que leur comportement provocateur change immédiatement », a-t-il affirmé.

Pourtant, ces derniers jours, Donald Trump a semblé montré beaucoup d’empathie à l’égard du leader du régime nord-coréen qu’il avait un temps jugé « fou ». Sur CBS, il a ainsi rappelé que Kim Jong-un avait dû assumer à un âge très jeune de lourdes responsabilités après le décès de son père Kim Jong-il en 2011. « Et il a été capable de le faire, alors clairement c’est un malin », a-t-il lancé.

Inquiétude à Tokyo et Séoul

A Tokyo et Séoul, cette confusion des messages commence à inquiéter les chancelleries qui ne comprennent plus la stratégie de la Maison Blanche à un moment où la Corée du Nord affirme, de son côté, qu’elle va accélérer, malgré les mises en gardes de la communauté internationale, ses programmes de développement balistique et nucléaire. Lundi, l’agence de presse de l’Etat nord-coréen, la KCNA, avait notamment expliqué que le pays était prêt à mener « à n’importe quel moment » un sixième essai nucléaire.

Le régime continuera à renforcer ses capacités en matière d' »attaques nucléaires préventives », à moins que Washington ne renonce à ses politiques hostiles, a dit un porte-parole du ministère de la Défense dans un communiqué diffusé par la KCNA. « Les mesures de la République populaire et démocratique de Corée pour renforcer au maximum la force nucléaire seront menées avec succès à n’importe quel moment et sur le lieu que décidera sa direction suprême », a ajouté ce porte-parole en allusion à un possible sixième essai nucléaire.

Et ce mardi, Pyongyang a accusé les Etats-Unis d’avoir poussé, avec leur récent exercices militaires dans la région, l’ensemble de la péninsule au bord d’une « guerre nucléaire ». Le pouvoir nord-coréen semble particulièrement remonté contre la présence en Corée du Sud de deux bombardiers américains B-1B.